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Robe de pute

J'ai appelé cette connasse toute la journée, pour savoir si oui ou merde j'étais encore prévu dans son planning du samedi soir. J'étais déjà énervé, Zaza l'avait compris, elle n'essayait plus de me parler. Il était 15 heures et j'étais fatigué, et sale, j'avais faim, et des brûlures d'estomac. J'avais passé, la veille, une des soirées les plus kitsch de ma vie, j'avais donc du mettre la dose pour ne pas faire la gueule, et le résultat se faisait sentir aujourd'hui. La dernière des choses que je voulais était ressortir ce soir, cependant je refusais de faire partie de ces gens qui ne sortent pas, le samedi soir, simplement parce qu'on les a oubliés. Par principe, alors, je voulais qu'on me désire, qu'on insiste, je voulais savourer les supplications, et le fait de me sentir indispensable. Je comptais sur cette brève scène téléphonique pour me rendre mon humeur. Mais cette connasse était sur messagerie. Et moi, sur les nerfs.
Il me fallu attendre les coups de 18 heures avant de sentir mon téléphone vibrer. Il commençait déjà à faire nuit. Me tirant péniblement de mon sommeil, je ne pu décrocher qu'à la troisième tentative d'appel, ce qui n'est pas plus mal, après tout; c'était lui rendre la monnaie de sa pièce. Je tentai alors courageusement de décliner l'invitation de ce soir, en espérant qu'elle ne s'attarde pas trop sur ses états d'âmes, combien elle est déçue, tu me fais toujours le coup, pauvre con. Je voulais me rendormir au plus vite; je n'étais plus d'attaque pour rien, encore moins pour les excuses. Seulement, encore embrouillé par la sieste, et un peu désarmé face à l'enthousiasme de Chérie, je me retrouvai rapidement en train de fixer le rendez-vous de ce soir, souhaitant "que ça soit bien", d'accord, je me brosse les dents et à tout de suite. Deux heures après j'étais en bas de chez elle. C'est vrai que je suis un pauvre con.
Je ne sais pas pourquoi je l'ai appelée Chérie dans l'histoire, c'est un nom de pouffe (ou de caniche de pouffe). Chérie n'aime pas les chiens, pourtant ils partagent la même passion de la saucisse. Du reste, avec la pluie, elle allait vite ressembler à un caniche. Mais j'aime bien l'appeler Chérie, avec moi ça sonne mondain. Elle s'était appliqué à lisser ses cheveux, pendant une heure et demie que j'étais chez elle. Elle avait une robe noire, sobre, un peu brillante, fatalement plus longue que celles de ses copines, qui n'avaient visiblement aucune gêne à montrer leur culotte. Ses copines sont vraiment des putes, Chérie, ça va encore. En général, j'aime bien sortir avec elle, je sais toujours qu'à un moment ou un autre je vais devoir la réconforter. J'aime bien ça, réconforter les gens, je me sens un peu comme Zaza l'assistante sociale.
J'étais un peu désolé de débarquer à la soirée comme ça, devant tout le monde, accompagné de ma bande de pouffes. Je ne connaissais presque personne, tout le monde me regardait. On aurait dit que tout dépendait de ce que j'allais dire; "libérez les lionnes", "la chasse est ouverte"... en amenant toutes ses copines, Chérie avait provoqué un rut général. Et on me prenait pour le chef de la tribu. Mais c'est vrai que Chérie a beaucoup de copines. Des hystériques en plus, qui se font remarquer. Je me sentais presque responsable de la longueur de leur robe. Je me sentais con, assis dans mon canapé, incapable de rendre leur dignité à ces filles, qui ne paraissaient même pas s'apercevoir de la façon dont les hommes les observaient. C'est peut-être ça une vraie pute: une bonasse blasée. Ca se donne en spectacle et ça glougloute autour d'une petite table, mais toujours entre copines. Toutes les autres filles faisaient la gueule: désolé.
Mais nous ne sommes pas restés longtemps le centre de l'attention; les bandes de poulettes arrivaient les unes après les autres, chacune faisant oublier la précédente, et rapidement, les filles de mon troupeau finirent à leur tour par faire la gueule: désolé. Finalement, l'endroit se remplissait de Chérie, plein de Chérie avec les cheveux lisses, mais sans frange, parce que ça colle au front.  Je voyais bien que ce soir, c'était reparti pour une soirée kitsch: fais chier, je vais encore devoir boire.

4 commentaires:

Émilie Jolie a dit…

Eh, bien le bonjour !
J'étais arrivée ici par hasard il y a, je crois, deux semaines, et avais dévoré toutes ces pages de mots l'une après l'autre. Je voulais n'en laisser s'échapper aucun, car ils sont tellement beaux quand tu les fais danser !
Plus rien ici depuis mars, j'attends patiemment un nouveau post... :-)

http://freshonpr.blogspot.com/ a dit…

beautiful pics.
great blog.
ciao
Nicola FreshONpr

miss annie a dit…

I love your shots! always so inspiring!

FBS2020 a dit…

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