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Peroxyde

Ekua McMorris (RCA), The Bathroom.

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ça, c'est pour

The Audrey issue

Quelle belle image. C'est vrai, ça met direct l'ambiance. On se dit, merde, qu'est-ce qui se passe, il fait son snob de la peinture maintenant ? Ou alors ça y est, il se la joue tourmenté des profondeurs, il est devenu chiant. Je vous calme tout de suite, cette peinture je l'ai trouvée par hasard. Rien à voir avec une nouvelle passion bobo.
C'est Adrian Ghenie.
Je laisse ça comme ça. Pour le moment je préfère lire Manon Lescault. La belle vie, quoi.

Taschen

heureusement que je suis en prépa, au moins je ne suis pas forcé de faire la fête avec des gens que je n'aurais pas envie
au moins, en prépa, je me vois mal faire la fête avec des gens autres que mes amis
je ne suis pas forcé de sortir et m'amuser avec des inconnus, d'ailleurs je ne peux pas.
j'envoie un message de loyauté à tous mes amis, comme c'est charmant.

La Commune


Il faut que j'en parle, mais je ne sas pas comment m'y prendre. J'ai peur d'écrire, maintenant qu'il faut que ce soit parfait à tous les coups. Déjà cinq dissertations depuis le début de l'année mais je n'ai toujours pas pris l'habitude, au contraire, lorsque je me retrouve ici, je suis coupé dans mon élan: on va me mettre une mauvaise note, c'est sûr. Ce n'est pas assez travaillé, on retrouve toujours le même vocabulaire, les sujets, n'en parlons pas, "j'ai fait caca, je vais chez Colette". Comment puis-je faire alors, pour me débloquer ? Je sens qu'on me juge. J'ai tenté plusieurs fois de revenir à la charge, sur ce blog, afin de conserver cette image de mec trash et désabusé (c'est Zaza qui l'a dit) en sautant sur mon Dell à quatre heures du matin, pour le dire, "je suis sorti alors que je suis en Hypokhâgne", mais à tous les coups, la fatigue me rattrapait, et je ne pouvais aller au-delà de la phrase d'introduction (je mets déjà quinze minutes à me mettre en route...). Alors j'ai repoussé l'échéance. Et le mois de septembre m'a glissé entre les doigts.
Je suis bloqué de partout, coincé chez moi, retenu par mon travail, bloqué lorsqu'il s'agit écrire, je pompe tout sur Internet, paralysé dans ma vie sociale, à force de jouer les ermites.
"Tout le monde m'abandonne", alors je dois bien me rabattre sur les autres, mes semblables, avec qui je dois tout partager. Je me sens forcé de les fréquenter, de toute façon je n'ai pas le choix je les vois toute la journée. Et ça m'emmerde, parce qu'avec eux, je dois tout recommencer: il faut tout reprendre depuis le début, raconter sa vie cinquante fois, essayer d'être drôle, tenter d'appréhender leur sens de l'humour, repérer les coincés, serrer les dents pour éviter de vexer. L'objectif premier en Hypokhâgne, c'est de se rapprocher d'un maximum de personnes afin d'ensuite pouvoir tout leur soutirer. Du coup, ça fayotte dans tous les sens, on se croirait sous l'Occupation. Moi-même, je me surprends en train de minauder et battre des cils, dans l'espoir d'obtenir un fichu plan de dissertation. Et tous les moyens sont bons, pour arriver à nos fins: les stratégies se mettent en place, on rame tous pour en faire partie, on soigne le compliment et la courtoisie pour ne pas être mis à l'écart, tout le monde veut être en haut du panier, alors ça bouscule... Un genre de pancrace des lèche-cul. J'avais peut-être oublié de précisé qu'en prépa, aussi, j'apprends des mots.
Et dès que je peux, je les utilise. C'est qu'il faut bien en mettre plein la vue aux autres, leur montrer de quoi je suis capable, pour gagner le respect parmi ces intellos émancipés. Et je n'en reviens pas de ce que je viens d'écrire: l'an dernier encore, je les évitais, eux et leur manque d'assurance, presque honteux d'être intelligents, stigmatisés et mal dans leur peau, j'avais pitié et au fond de moi, j'y trouvais un certain plaisir. Désormais, en masse unie, ils prennent leur revanche, se comprennent et n'ont plus honte de faire leur coming-out de l'intelligence. Et moi, je n'ai d'autre choix que de m'adapter, et rattraper mon retard. Je n'essaye même plus les blagues de cul, encore moins les ragots.
Ma principale préoccupation est dorénavant d'énumérer à qui veut l'entendre la montagne de travail qui m'attend à la maison. Je suis en boucle, j'ai l'impression d'avoir du mérite, ça me réconforte d'entendre les autres me plaindre. Je suis épuisé, signe que je commence à m'adapter, l'accent bourgeois commence à se faire entendre, je me sens overbooké, sans parler du complexe de supériorité qui pointe... Dans quelques mois, j'aurai le profil type d'un énarque. Je n'ai que ce que je mérite.