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Quand Zaza m'a emmené à Caracalla cet après-midi, avec ma soeur (histoire que je tienne le coup), je me suis d'abord dit: "Ca tombe bien, je ne me suis pas douché hier", "Je ne prévois rien après, je vais être claqué", puis ensuite "Super, je vais sortir de là tout lisse, après avoir bien pelé dans l'eau pendant une heure et demie", enfin bref, j'étais content. Le problème, c'est que là-bas, je n'étais pas du tout le seul à avoir eu l'idée de peler tranquillement dans l'eau (j'en ai même vu frotter pour que ça parte plus vite). Et bien entendu, de ça, je m'en suis aperçu directement: je l'avais repérée, cette armée de frotteurs, avant même de rentrer dans l'eau, et j'allais devoir faire avec pendant deux heures. Je ne raconte pas comme je m'en voulais à chaque fois que je buvais la tasse. Franchement, pas possible de prendre son pied quand on a l'impression de flotter dans une mélasse de peaux mortes. Ma soeur, également, n'en pouvait plus, elle aussi avait remarqué (brave petite), sauf que comme si ça ne suffisait pas, il a fallut qu'elle me mette en tête qu'EN PLUS ces peaux mortes provenaient toutes de vieux, de gros, de poilus, bref, pas de beaux. Vraiment très futée cette soeur, je me demande parfois si elle ne me surpasse pas.
Et là me vint ce constat frappant: mais oui, c'est vrai, personne n'est beau ici. En tout cas, dès qu'on les fout à poil (en maillot c'est pareil), c'est l'horreur. Bon bien sûr j'en fait des tonnes sur ces pauvres gens, au passage très courageux de se montrer en maillot, mais c'est surtout pour en arriver à quelque chose d'encore pire (les moches servent toujours de prétexte). Et puis, après j'arrête de parler des moches, ça fait déjà deux fois sur le blog.
Enfin bref, ce qu'il y a, c'est qu'à cause d'eux, je suis sorti du feuilleton de ma vie. Le feuilleton qui commençait tous les matins par I Hate Everyone de Get Set Go (très persuasif), où il m'arrivait des trucs beaux avec mes amis beaux (presque un casting), ces trucs étant ensuite amplifiés à table le soir quand je les racontais. En fait, quand je me le dis, j'ai une vision bien étroite des choses, à force d'aller trop vite dans mes idées. Ce n'est finalement pas comme dans les séries, où même les figurants sont beaux, puisque chez moi, les figurants sont moches, j'avale même leurs peaux mortes. Non mais je me disais bien, il ne m'arrive pas d'aventures aussi dramatiques qu'à la télé, je ne suis pas débile je m'en doutais un peu, mais quand même, c'est dur de retomber à la réalité comme ça ! En plus, maintenant je pue le chlore (quoi, je ne vais pas me doucher toutes les cinq minutes), et je ne suis pas si lisse que je l'aurait imaginé. Au moins j'ai pissé sous la douche, c'est bien fait. Eh oh ! comme si j'avais quelque chose à me reprocher. Ces gens m'ont enlevé toute illusion, alors le respect hein...

Love don't dance here anymore




Regardez la, faire sa biche comme ça, à me regarder d'en bas, à se tortiller les cheveux, à se frotter la cuisse, avec son pied, sa frange, ses coudes qui pointent, elle me veut, elle va bouger, regardez le travail, cette fesse qui prend la lumière, le moelleux du matelas, aujourd'hui c'est la Saint Valentin. Aujourd'hui je médite cette cette photo. Une journée passée devant cette nymphe, à cogiter, vous voyez le problème ? J'ai envie d'étrangler cette bonne femme.
Et me voilà de nouveau reparti en plein cliché. Le cliché guimauve en plus, le genre abusé piqué des films de Hugh Grant, du mec célibataire qui racle son pot de pâte à tartiner à la grosse cuillère, dans son lit, le jour de la Saint Valentin, l'orchestre de violons suivant le drame de près, moi c'est bon, je jette l'éponge ! Je suis déjà au bord du gouffre, à bouffer toujours plus en attendant la fin de l'hiver, à ne plus en pouvoir de ce froid de connard, et maintenant on nous prévoit carrément des journées plongeon-dans-le-pot-de-beurre-de-cacahuète pour célibataires fragiles. Et histoire de bien achever ma dépression, ces cernes qu'il m'est impossible de déloger et qui me donnent un air de descendance avec Jacques Villeret.
J'essaye de limiter les dégâts, alors à défaut de moins manger, j'essaye de plus dormir. Je lutte, je cherche le sommeil, mais toujours en vain. Par exemple hier soir, je me suis couché avec les poules histoire d'enfin m'offrir un sommeil honorablement long, mais il a bien entendu fallu qu'on vienne tout me foutre en l'air. Comme à chaque fois, j'ai envie de dire ! Au moment, mais alors, de l'assoupissement, voilà ma soeur, dans la chambre à côté, qui éternue. Et tout le branle-bas de combat qui s'en est suivit, puisque, naturellement, à moi il n'en faut pas plus pour interpréter ce "tchoum" lointain en "chuuules" approximatif, mais très nettement identifiable en tant que voix de l'exorciste qui m'appelle de la penderie. Et moi de me retrouver dans mon lit les yeux écarquillés, réveillé comme never tellement j'ai eu des sueurs froides à entendre ce atchoum de la quatrième dimension, que j'arrive toujours pas à me convaincre que c'en était un. Je n'ai même pas eu le droit d'engueuler ma soeur.
Moi j'abandonne. Le coup de grâce de la Saint Valentin.

Routine



Garder des gosses -même pas les leurs- comme toutes les voisines de mon quartier. Elles gardent toutes des gosses, quel âge ont-ils, ils ne vont pas encore à l'école ? Balayer le trottoir, bouffer les beignets rassis du Cora avec ces gamins, faire du repassage devant la télé, supporter les cris toute la journée, puis se rendre sur Meetic quand tout le monde est parti. Desperate les voisines je vous jure. Desperate en tatanes, en plus. Quand il fait beau, squatter dehors sur les chaises en plastique du jardin, devant la maison, avec toutes les autres voisines, et se plaindre de "sa fille" qui fume, et sort avec des jeunes cons (desperate la fille, aussi). Et pour s'affirmer en tant que housewive accomplie, se teindre les cheveux en rouge agressif, comme ça c'est bien, on les reconnaît tout de suite, les dindes du quartier, assises sur leur chaise, à glouglouter. La ménagère formatée TF1 par excellence, avec tout le temps de cerveau disponible possible, je vous dit pas comme ça peut m'énerver. Mais bon, elles restent plantées chez elles, devant la télé, les pauvres qu'est-ce qu'on y peut, et s'entourent de gamins à garder, pour ne pas péter un plomb toutes seules, voilà.
Ici c'est plein de névrosées comme ça, qui s'ennuient et regardent par la fenêtre dès qu'on passe devant chez elles, mais qu'est-ce qu'elles peuvent faire aussi sinon. Dans un quartier pareil, plein de vieux et de voitures, une boulangère hystérique et un coiffeur sans conscience professionnelle. Moi en tout cas plus tard je ne commettrai pas l'erreur de ces nannies hair-détraquées, je partirai le plus vite possible.

Strabisme


Je viens de rentrer, alors que franchement, j'y ai prié pour que la journée passe au plus vite. Non mais dis dont, il suffit d'une Journée Universitaire pour mettre tout le système en anarchie. Les trams pris d'assaut (c'était quoi ce cirque avec les trams?), j'ai bien du marcher deux heures et demi sur le total de la journée, et aux vues de l'état dans lequel je me retrouve maintenant je dirais à l'instinct que j'ai bien du perdre une dizaine de milliers de calories. L'hiver n'est même pas fini que l'on doit déjà suer d'efforts pour préparer l'été, ou quoi ? Et pourquoi personne n'a jamais pensé à ce genre d'exercice dans les camps d'amaigrissement (obèses) ? D'ailleurs c'est à ce sujet que je voulais en venir, non pas aux gros, mais c'est un truc qui m'a fait comme un déclic quand j'ai du rentrer en train ce soir.
Les gens moches sont les plus méchants.
Enfin, pas LES gens moches, pas tous mais plutôt les gens MOCHES, au sens vulgaire de ce que moche inspire. Pas les laids quoi, les moches au sens grosse bedaine qui traîne toute la journée en pull-over d'il y a quinze ans et poils sur les oreilles. Ceux qui ont fait de leur mocheté une humeur. Je m'explique.
Bien entendu ce soir le train avait encore une bonne dizaine de minutes de retard, et autant dire qu'il n'en faut pas plus pour que tout le quai se transforme bureau des réclamations à qui-aura-la-pire-des-anecdotes-de-train-à-raconter. Les retards de train contrairement à ce que l'on peut croire c'est une grande force de la société, qui crée des liens, ect. Alors imaginez un train supprimé.
Me voilà dans le train. Bien entendu parmi tous ces gens se trouve le Moche, celui qui connaît toute la SNCF tellement il les fait suer, et qui croît que les contrôleurs sont ses copains de bar. J'adore. Ce moche émancipé des villes, qui au passage ne fume pas, alors que bon à ce stade-là plus rien n'est grave. Entendons nous, je ne l'ai remarqué que parce qu'il s'agissait de la seule personne du train capable de couvrir le son de ma musique. Non pas que je m'amuse à scruter tous les moches qui passent pour en faire ensuite un rapport sur mon blog, cependant ici, le fait est qu'il était trop tentant de laisser filer ce cas scientifique. Et puis quand on (je parle pour moi mais je dis on pour faire universel) a un quart d'heure de train à tuer et plus de livre sous la main, que faire d'autre que d'observer le Moche ? Alors j'ai éteint mon mp3, pour une fois que j'avais quelque chose de vraiment intéressant à me mettre sous la dent, et je me suis mis à écouter. Mais non il ne parle pas tout seul. Heureusement, le Moche avait prévu un ami de train (le pauvre) sûrement pour le soutenir dans le cas d'une scène de discrimination de moche, on ne sait jamais, les moches comme ça se sentent persécutés de toute façon.
Je me suis finalement rendu compte que l'on pouvait enchaîner une dizaine d'injures dans une phrase sans que celle-ci n'en perde son sens, et que (heureusement pour moi) personne dans le train de s'en choque. Alors deux leçons à retenir ce soir, de 1) c'est parfois utile d'éteindre sont mp3, de 2) les laids sont beaux de l'intérieur, les moches sont sans espoir, parlent fort et ont toujours raison, essayez de devenir leur amis et ils ne vous lâcheront plus.
Finalement ça ne m'a pas fait de mal de marcher.

GAGA



Le 31 janvier 2009
à Strasbourg
au Snack Michel
salle du fond
place de droite (en face de Nina)


Mon Jules,
Depuis que je t'ai rencontré,
tu ne quittes plus mes pensey...
Dès que je te vois, mon coeur, my heart,
fait boum, boum... mon coeur s'emballe.
Tu es rentrey dans ma vie pour ne
jamays en ressortir.

Je t'ayme PQT
PLV
4 ever et 2 jours
Tu es le rayon de soleil
qui illumine ma vie au quotidien.

Ton amour de Jjj

Poppers face

Salut, je m'appelle, Jules, j'habite à Strasbourg, enfin c'est tout comme, je ne vais pas vous dire que je m'ennuie, enfin c'est tout comme. Je n'ai pas envie de partir non plus, j'aime bien ici, il y a tout ce qu'il faut, surtout des amis cool, enfin c'est tout comme. On peut faire ce qu'on veut avec eux, ce n'est pas d'eux que je m'ennuie. Ca, c'est caroline. C'est encore avec elle que je m'amuse le plus, parce que c'est avec elle que je m'engueule le plus, et c'est avec elle que je finirai en colocation, donc je m'accroche. Il y a salomé qui va redevenir brune et qui est toujours partante pour me glisser des mots cochons et qui photographie les vomis de Strasbourg avec son Reflex. Et il y en a plein, des photos, en fait, on s'est rendus compte que c'était pas mal destroy ici. J'aime cette ville. Quand je la regarde, c'est toujours comme si c'était pour la première fois.
Ou la dernière.
La il y a jeanne, la petite maigrichonne avec qui j'ai les conversations sérieuses. Je dis maigrichonne, parce ça fait maigre-cochonne. Il y a Thomas, celui qui nous a appris qu'avec un ordinateur et un déodorant, on peut relever le niveau d'une soirée. Et là-bas c'est Mams, qui fait rire tout le monde et qui me laisse boire et que j'aime bien. Et Juliette, ou plutôt Patricia quand elle appelle en PCV, qui a toujours une place pour dormir chez elle. C'est pas la ville le problème, c'est pas les gens, c'est pas moi alors, comment ça pourrait être moi dans ce cas, mais c'est comme ça, on s'ennuie. Tout le monde craque il paraît, mais c'est vrai, je parle de ce que je sais, même la pauvre Zaza a des problèmes, ce n'est pas le moment, il ne faut pas la faire chier, elle est fatiguée et c'est toute la famille qui en pâtit, oui parce qu'alors elle ne passe plus l'aspi. Pauvre Zaza. Enfin c'est tout comme.
Mais on le sait, à partir de lundi prochain, je pourrai me relire et me dire qu'autant de dépit ce n'était pas la peine, parce que ça ira déjà mieux. Il faut simplement se couper de la réalité, arrêter de lire Sartre aux toilettes et d'écouter Crystal Castle, et de l'écrire pour faire genre, parce que c'est comme ça, ces trucs-là, c'est chiant. Ca rend chiant. La réalité ça emmerde, c'est comme ça, voilà pourquoi on se fait des amis: au moins on est sûr que ce ne sont pas eux les responsables.